Serpens

Publié le 26 Septembre 2009

3 1 Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que le Seigneur avait faits. Il demanda à la femme : « Est-ce vrai que Dieu vous a dit : «Vous ne devez manger aucun fruit du jardin » 2 La femme répondit au serpent : « Nous pouvons manger les fruits du jardin. 3 Mais quant aux fruits de l'arbre qui est au centre du jardin, Dieu nous a dit : «Vous ne devez pas en manger, pas même y toucher, de peur d'en mourir.» » 4 Le serpent répliqua : « Pas du tout, vous ne mourrez pas. 5 Mais Dieu le sait bien : dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu'elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bon ou mauvais. »

 

Genèse 3

Il est couramment admis de considérer les récits de Gn 1-11 sur l'origine du monde et de l'humanité comme symboliques. Cependant ils sont également à considérer comme des récits vrais, parce qu'ils racontent l'homme, ses rapports avec Dieu et le monde.

 

L’homme et la femme sont nus l'un devant l'autre car en vérité, en harmonie parfaite et dans le respect des limites de chacun. Cette situation cesse avec l’intervention du serpent. « Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que YHWH Dieu avait faits » (Gn 3,1). Le serpent est donc créé par Dieu et l'homme lui a donné un nom (2,20). Mais il est « le plus rusé » et va chercher à atteindre l'humain pour lui rappeler ses limites. Il est « le plus rusé, le plus fourbe » (Mt 10,16).

 

Le serpent sans pattes et imprévu est un animal mystérieux qui, dans les religions antiques et différentes cultures, a rapport avec la sagesse et la sexualité, le mystère de la vie et de la mort. En ce sens on a donc les deux arbres dans le jardin de Gn 2, un qui donne la vie, l'autre qui donne la mort. Le serpent muant de peau pèriodiquement, indique un renouveau constant ou un rajeunissement. Il fait peur car il est venimeux. Dans l'Épopée de Gilgamesh, un serpent vole l'arbre de vie pour ensuite changer de peau. En Israël, il y a le culte du serpent signe de fécondité et de fertilité (cf. Nb 21,4-9; 2 R 18,1-5; Sg 16,5-14), sens présent dans le récit de l'Éden : le serpent promet la connaissance (3,5) et la vie (3,4), mais ne communiquera qu'une faible connaissance (3,7) et la mort (3,22). L'identification du serpent avec le démon apparaîtra ultérieurement dans la tradition biblique (Sg 2,24; Ap 12,9; 20,2).

 

Plus spécifiquement, le serpent étant symbole de vie et de fécondité, il parle ici à l'humain qui est aussi vie et fécondité, à savoir la femme.

 

Rédigé par François

Publié dans #Bestiaire

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