Pastoureau
Publié le 2 Octobre 2007
L’homme est invité à avoir avec le Christ une relation personnelle. Et c’est cette invitation que l’on perçoit dans un des poèmes de Saint Jean de la Croix , poème pastoral plein de délicatesse, inspiré d’une pastorale en vogue au XVI ème siècle, mais dont la dernière strophe est complètement originale, le Pastoureau :
« Un pastoureau esseulé est en peine,
privé de plaisir et de contentement,
sans cesse il pense à sa pastourelle,
le cœur d’amour tout navré.
Il ne pleure pas que l’amour l’ait meurtri,
car ne le peine pas de se voir ainsi affligé,
bien qu’en son cœur il soit blessé,
mais il pleure en pensant qu’il est oublié.
Si bien qu’à la seule pensée qu’il est oublié
de sa belle pastourelle, avec une grande peine
il se laisse maltraiter en terre étrangère,
le cœur d’amour tout navré.
Las ! dit le pastoureau, malheur
à celui qui de mon amour s’est privé
qui ne veut pas jouir de ma présence
et de mon cœur par son amour tout navré !
Et au bout d’un long temps, il est monté
sur un arbre où il étendait ses beaux bras,
et mort, il resta par eux attaché
le cœur d’amour tout navré. »
« Le Pastoureau »
Saint Jean de la Croix